La Cabane Georgina participe en ce moment au premier volet de FRAEME “Murmurations” à la Friche de la Belle de Mai, n’hésitez pas à venir découvrir notre espace au 3e étage et les 13 autres project spaces tous plus intéressant dans leurs propositions les uns que les autres.
Le stand de la Cabane Georgina est une co-création avec le soutien précieux de l’association Jeune Création.
Les artistes :
Mathias Depardon
Noémie Pfeiffer
Camille Santacreu
Et invités :
Dimitri Arcanger • Karine Bedjidian • Jérémy Chabaud • Julie Dalmon • Anke Doberauer • Christophe Doucet • Julia Gat • Yifat Gat • Charline Gdalia • Nathalie Genot • Nathalie Grenier • Ludivine Gonthier • Kanaria • Marko Isidor • Lou Le Forban • Karl Mazlo • Agnès Melon • Donka Mishineva • Sandra Martagex • Franck Omer • Benoit Pingeot • Bernard Plasse • Paul Rebeyrolle • Damien Rouxel • Julien Serve • Alain Snyers
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INFOS = LIEN DE LA PAGE =
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Volet #1
Carte blanche aux project spaces de Marseille
Friche la Belle de Mai, 3ème étage
24.06-14.08.22
Vernissage jeudi 23 juin de 17h à 23h
Agent Troublant, Belsunce Projects, Le Berceau, Cabane Georgina, Giselle’s Books, Gufo, Loë Zang, MUFF – Marseille Underground Film Festival, SISSI club, SOMA, Southway Studio, TANK art space, Thomas Mailaender x Tuba, Voiture 14
Du 23 juin au 14 août, Fræme convie quatorze entités, désignées par le terme générique de project spaces,
à investir le plateau qui accueillera, à la fin de l’été, une partie de
la foire Art-o-rama. Souhaitant fédérer publics et acteur·rices de
l’art contemporain marseillais, l’équipe de l’association a invité
celles et ceux qui, selon elleux, façonnent la scène émergente locale.
Commissaires d’expositions, espaces de résidences, espaces sans lieu ou
avec, galeries, festivals, structures de production, bibliothèques
spécialisées : leurs identités sont multiples et leurs modes opératoires
tout aussi variés. Iels travaillent seul.e, en duo, en équipe, en
collectif, avec d’autres ou entre elleux. Si,
depuis la seconde partie des années 1990, la richesse de la vie
culturelle a principalement reposé sur un maillage associatif
micro-local et ultra dense, quoique largement endommagé en 2013 par
l’année Capitale, la fin de la décennie semble être le théâtre d’une
effervescence nouvelle. Face à des pouvoirs publics longtemps dédaigneux
des arts visuels et à des institutions rarement à même de s’ouvrir à la
diversité des propositions artistiques présentes sur le territoire, de
nombreux espaces autogérés ont fleuri. Bénéficiant de peu de soutien
financier de la part des pouvoirs publics, ce sont eux qui, pourtant,
donnent à voir des formes artistiques singulières et, finalement,
contribuent largement à renvoyer une image vibrante et attractive de
Marseille. Émaillant les quartiers centraux de leur présence, plus ou
moins visibles des habitant·es, ils
sont paradoxalement souvent peu connus de celles et ceux que l’on
tente de regrouper sous le nom de “grand public”. Aujourd’hui, leur
présence, à la Friche la Belle de Mai, semble attester de leur
importance au sein de la vie culturelle marseillaise et de son
renouvellement. Invités à s’y produire, comment peuvent-ils s’approprier
ce type d’espace pour donner à voir et à comprendre qui ils sont ?
Doivent-ils adopter les codes des institutions de l’art contemporain –
un stand, des œuvres sur ou entre 1, 2, 3 murs ? Ou les hacker pour proposer des dispositifs ouvrant des
fenêtres sur des existences extérieures ? En déambulant entre les
différents espaces qui leur sont alloués, lae visiteur.se découvrira la
variété des réponses apportées : parfois une exposition, d’artistes marseillais·es ou
pas, reprenant les modes de présentation des foires d’art contemporain,
mais aussi un fond documentaire sur la gentrification, un dispositif de
surveillance filmant des artistes en résidence, un index renvoyant à
une bibliothèque du centre-ville, des projections de films, une boutique
d’objets d’artistes ou des installations à activer lors d’événements.
Cette constellation forme un ensemble fragmenté, aux propositions aussi
contradictoires que complémentaires, à l’image de l’écosystème
artistique marseillais. Le format de l’exposition, parfois fédérateur,
parfois homogénéisateur et normatif, amène de nombreuses questions –
auxquelles nous pouvons toustes nous amuser à répondre et que je vous
livre en guise de conclusion : Comment se fait la transition d’un lieu
d’exposition, de vie et de travail, à un espace partagé qui ne leur
appartient pas ? Qu’implique, pour certaines de ces entités, de
délocaliser leur travail et leur force productive au sein d’une
institution ? Une exposition comme celle-ci peut-elle refléter les
enjeux de survie des espaces autogérés marseillais sans succomber à la
romantisation de la galère et à l’esthétisation de la débrouille ?
- Flora Fettah