Avec Upbringing, Julia Gat, jeune photographe d’origine israélienne, met en lumière un système d’éducation alternatif, plus libre et épanouissant.
« Avec une mère peintre et un père chorégraphe, j’ai été entourée par l’art depuis ma naissance. Cette initiation précoce a aiguisé mon regard », confie Julia Gat. Cette jeune photographe et vidéaste, née en 1997 en Israël, étudie actuellement à l’Académie Willem de Kooning à Rotterdam. Pourtant, l’école a longtemps été un sujet inhabituel pour l’artiste. « Lorsque j’étais petite, j’ai pratiqué la non-scolarisation, précise Julia Gat. J’ai eu accès à un système personnalisé, préconisant des cours et des activités choisis par rapport à mes centres d’intérêt. J’étais déterminée : à 13 ans, je savais déjà ce que je souhaitais faire ».
La photographie est pour elle une façon de mêler documentaire et mise en scène. À travers ses projets, elle met en lumière la relation entre modèle et photographe, et l’influence de l’appareil photo sur notre quotidien. Un intérêt présent dans Upbringing, une série photographique shootée au sein de l’école De Korf Montessori, à Rotterdam, traitant d’un autre de ses sujets favoris : l’éducation alternative.
Une révolution en cours
En travaillant avec des enfants, Julia Gat a capturé des scènes du quotidien débordantes d’énergie. Une liberté qui évoque sa propre expérience. « En grandissant, j’ai pu prendre conscience des bienfaits de la non-scolarisation, et la sérénité qu’elle m’a apportée. Je cherche à soutenir cette révolution en cours », explique-t-elle.
Stimulés par la présence d’une photographe, les enfants défient l’objectif. Ils escaladent, courent, sautent, rient à gorge déployée ou prennent un air sérieux – faussement adulte. Ils s’expriment sans contrainte, épanouis. « Avec Upbringing, je célèbre l’évolution des systèmes éducatifs. Un progrès soutenu par cette école, confie Julia Gat. J’honore l’énergie, l’intensité, la pureté des enfants, tout en sensibilisant les spectateurs aux alternatives ». En photographiant des jeunes, l’artiste invite le spectateur à se reconnecter avec son enfant intérieur. Une vision utopique qui interroge : n’est-il pas temps d’envisager une autre forme d’éducation ?